Dômes de Miage

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A peine rentré d'Argentière où je suis allé passer une semaine avec l'UCPA, Pascal m'a encore fait une proposition malhonnête à laquelle j'ai eu du mal à résister... Les Dômes de Miage.

La géographie des lieux...

Évidemment, je n'ai pas essayé de résister, et la sortie a eu lieu le week-end du 22-23 juillet 2006. Nous étions 6 : Mike, son beau-père, Pascal, Delphine, Corinne et moi.

Corinne m'a récupéré à la gare d'Aix les Bains le vendredi soir et Pascal et Delphine nous ont accueilli. C'était bien chouette évidemment ! En plus Corinne avait pu récupérer une cargaison impressionnante de brioches diverses et variées. Ça a un peu été l'orgie ! Surtout compte tenu de l'ajout d'une sympathique gelée de groseille à froid qui traînait à Albens...

Le samedi matin, on a retrouvé Mike et Patrice sur le parking du Cugnon, et hop, nous voilà bientôt en route pour le refuge des conscrits qui est le but de cette première journée.

Une petite pause pendant la montée vers Tré la TêteLa météo est parfaite : il fait beau et pas trop chaud. La randonnée jusqu'au refuge de Tré la tête est tranquille et nous y arrivons vers onze heure et demie. Du coup on a pique niqué là-bas. Rien que des bonnes choses comme d'habitude. Fromage fermier, pain maison, jambon de pays, salade, brioche et confiture. Nous refaisons le plein d'eau et nous voilà de nouveau en route... il vaut quand même mieux ne pas traîner car le temps est un peu orageux finalement.

Le passage du mauvais pasAprès le refuge, le paysage change rapidement et devient beaucoup plus minéral. Nous passons le lieu dit du mauvais pas et découvrons peu à peu le glacier au loin.

Le glacier de Tré la TêteNous voilà bientôt sur la morène. Ce n'est pas le plus agréable passage de la journée mais je trouve que cela a quand même un certain charme. Et puis le décor est tout simplement grandiose.

Au niveau des séracs, nous remontons sur la rive droite du glacier pour attraper une petite vire bien raide et un peu casse gueule qui va nous mener au refuge des conscrits. L'autre solution aurait été de prendre les échelles mais Mike et Patrice pour qui c'est la première sortie en haute montagne ne sont pas très chauds...

Juste avant d'arriver, nous apercevons les premiers bouquetins, pas franchement sauvages... il doit passer un peu de monde par ici pour que la présence de l'Homme ne les effraie pas plus que ça.

Nous voilà au refuge. Je suis un peu surpris par le style... genre moderne et tout confort... Pas vraiment l'idée qu'on peut se faire d'un refuge de haute montagne mais c'est comme ça... On range le matériel, crampons, cordes, piolets, casques & co et nous rejoignons un des dortoirs après nous être annoncés au gardien. Ensuite, petite bière au soleil, repérage du départ du lendemain tant qu'il fait encore jour, et petite sieste car la nuit s'annonce encore une fois trop courte.

D'autres personnes arrivent pendant que nous nous reposons... mais notre présence et le fait que nous dormions ne les a pas vraiment empêchés de faire plein de bruit et de nous réveiller... bon esprit...

Le repas du soir est amélioré par une bonne bouteille que Pascal avait glissé en cachette dans son sac à dos... Bouteille dont le cadavre a bien entendu été également redescendu à dos d'homme jusque dans la vallée après la course...

Les boules Quiès nouvelle génération...Au moment d'aller se coucher, Pascal s'enquiert de démasquer les éventuels ronfleurs... et Patrice avoue être un ronfleur "normal"... Eh bien... en fait c'était une vraie locomotive ! Delphine qui avait oublié ses boules Quiès a entrepris d'en fabriquer... mais bon, c'est dur de dormir avec un casque pareil sur la tête quand même.

De mon côté, la nuit a été bonne, exception faite des claques dispensées par Pascal pour empêcher Patrice de ronfler, mais qui n'atteignaient pas toutes le bon destinataire !

Le réveil sonne vers 4h, nous engloutissons un petit déjeuner correct mais sans plus. Nous nous équipons et c'est enfin le départ. Sans les crampons dans un premier temps car l'état du terrain ne le justifie pas, et puis après une petite heure de marche, nous rejoignons un névé qui mène au glacier, et qui semble l'endroit adapté pour chausser les crampons et s'encorder.

C'est là que les aventures commencent car les crampons à lanières que Pascal a pu emprunter pour Patrice et Mike sont un peu vieux et un peu rustiques. Bien que nous avions pris le soin de les régler la veille, il y a visiblement eu quiproquo et un des crampons de Patrice n'est pas du tout à la bonne taille. Du coup, il a fallu bricoler un peu pour le régler, surtout sans les outils adaptés... 25 minutes de perdues bêtement.

Corinne prête pour le sommet !Nous revoilà en route. Pascal, Patrice et Corinne sur une corde, Delphine, Mike et moi sur l'autre. Nous avançons bien, il fait beau, mais soudain, le crampon récalcitrant nous joue un nouveau tour... et la pièce métallique qui relie la partie avant et la partie arrière rend l'âme... Comme l'alpinisme, c'est aussi l'art de s'adapter aux diverses situations, que j'avais une sangle de compression et un peu de ficelou sur moi, nous avons réussi à bricoler un peu et finalement à repartir avec une confiance relative sur nos chances de finir la course. Encore 30-35 minutes de retard, et nous sommes maintenant parmi les dernières cordées, sinon la dernière mais cela a peu d'importance.

Les abricots secs, c'est bon !La fin de la montée se passe bien. Nous atteignons le couloir qui mène au col des Dômes et le remontons au soleil. La trace est évidente vu le monde qui passe, et nous sommes bientôt en haut, prêts à affronter le ressaut final qui mène à l'arrête. Là haut, la vue est vraiment grandiose. Le Mont Blanc, l'arrête de Bionnassay, le col infranchissable... Delphine et moi nous ridiculisons sur notre sens de l'orientation... pas la peine d'en rajouter. Nous mangeons un petit morceau de brioche, et hop, en route pour le sommet. Il fait grand beau. Les nuages et l'orage n'ont pas l'air de vouloir venir jouer les troubles fêtes mais on ne sait jamais.

Derrière Delphine, l'arrête des DomesCorinne mène la cordée dans le ressaut finalL'arrête est vraiment toute pelée... et une partie qui doit habituellement être en neige est en glace vive, ce qui ne simplifie pas vraiment la tâche des débutants qui doivent cramponner sur un terrain moins confortable au début de la redescente, et après avoir laissé beaucoup d'énergie à la montée.

Aucun incident cependant, et nous arrivons à l'attaque de la Bérangère puisque c'est par là que nous avons prévu de passer. L'escalade est facile, la descente aussi mais plus délicate parce que le terrain est un peu pourri et que les cordées qui sont derrière nous ont tendance à balancer pas mal de cailloux.

Mike à la descente de la BérangèreCorinne qui descend à la vitesse d'un bouquetinIl s'agit ensuite de rejoindre les conscrits ce qui ne pose pas trop de difficultés techniques. Là-bas, nous pique-niquons de nouveau, puis enchaînons le reste de la descente

Les échelles pour redescendre sur la morèneUn bouquetin encore moins crantif que les autres...Les bouquetins sont encore moins sauvages qu'à l'aller, et nous sommes passés cette fois-ci par les échelles où nous avons assuré ceux qui le souhaitaient. Comme nous avons un peu emplafonné l'horaire, j'ai raté mon train mais finalement, cela me réjouis presque de ne pas devoir rentrer à Paris tout de suite parce que finalement c'est encore ça le plus dur dans un week-end à la montagne !