Québec 12/2003

	C'était mon second séjour au Québec, en hiver cette fois-ci, et toujours hébergé par mon pote Vinz. Depuis là dernière fois il a emménagé en collocation dans un immense et super chouette appart de la rue St Denis de Montréal. Le voyage n'a pas été facile facile parce que je suis passé par les US. Comme c'était la saison des fêtes, j'avais évidemment fait cargaison de fromage et autre victuailles... et je me suis presque tout fait piquer à la douane par ces salopards de douaniers ricains, alors que je n'était qu'en transit et que tout ce que j'emmènai est "léga"l au Canada. J'ai pas trop insisté vu le niveau intellectuel et la frustration transpirante de ces individus... tout ça dans un contexte de French Bashing de meilleurs niveau et plutôt inquiétant. J'espère qu'ils auront été bien malade avec le fromage au lait cru auquel leur estomac élevés au BigMac ne sont pas habitués, et que le saucisson leur aura bien collé aux dents ! J'ai quand même réussi à sauver le vin parce que là, il faut pas poussez mémé dans les orties quand même... Je suis donc arrivé là-bas une petite semaine avant Noël et l'ami Vinz est venu me chercher à l'aéroport qui porte depuis le terrible nom de PET (je ne sais plus ce que ça veux dire, mais pour les initiales, il y a comme un moyen mnémotechnique...) Il avait juste commencé à neiger parce que là-bas aussi c'était un peu la canicule et qu'il faisait à peine zéro degrés... Enfin quand je dis commencé à neiger, il en était quand même tombé 45 cm dans la nuit avant que j'arrive, tout était blanc et j'étais heureux comme un gamin (ne pas dire gosse là-bas...) de 5 ans... Pour rattraper le décalage horaire, la technique a été radicale... dès le lendemain de mon arrivée, départ pour la région du Mont Bromont, où des cheums de la gang de Vinz ont loué un chalet pour passer Noël. Du coup, on a fait une petite randonnée en raquette avec traversée d'un lac gelé mais recouvert de sloche (le nom de la neige fondu, pour comprendre il suffit d'avoir fait une randonnée en raquette là dedans pour comprendre ce que ça veux dire). C'était bien impressionnant.
	Une fois de l'autre côté, on s'est retrouvé dans une forêt toute blanche de neige, où le grand jeu consistait à secouer un peu les arbres pour faire tomber d'énormes paquets de neige sur la tête des copains... David, le colloc de Vinz s'est particulièrement illustré dans cette discipline.
	Pendant ce temps là, ceux qui sont restés au chalet ont entrepris une tâche digne des travaux d'Hercules : enlever la neige du lac sur une surface suffisamment importante pour que l'eau emprisonnée dessous gèle et qu'ils puissent jouer au hockey sur la patinoire ainsi crée. La tentative sera voué à l'échec, mais on peut tout de même admirer l'ardeur des travailleurs.
	La nuit tombée, on est allé skier sur les pistes du Mont Bromont, jusqu'à pas loin d'une heure du matin, et sous une température au sommet d'environ -20°C. Pour une première journée, j'ai eu mon compte et on est rentrés avant que décède de fatigue ! Surtout que ce n'est que le début du programme.
	Claire et Franck, (la soeur de Vinz et son copain) sont arrivés dans la semaine, on a passé quelques jours festifs à Montréal, avec au programme entre autre la réalisation des courses pour préparer l'expédition en Gaspésie car c'est là le vrai but du séjour... On est donc partis direction la Gaspésie, qui est la péninsule située sous le Golfe du Saint Laurent, tout à fait à l'Est du Québec. Le nom Gaspésie, ça viens de la langue des autochtones et ça veux dire "là où la terre se fini"... C'est rigolo, en France on a notre Finistère et eux leur Gaspésie ! Comme la route est fort longue, on a coupé le trajet en deux. Participent au voyage Vinz, Claire, Franck, Laure, une copine de Vinz et moi même. Sur place, on doit rejoindre deux autres expatriés. En route, nous nous sommes arrêtés dans la ville de Québec avec une pause déjeuner au restaurant "aux Anciens Canadiens" qui est un restau plutôt chic, très abordable le midi, un peu touristique mais pas trop. En tout cas, on s'est bien rempli la panse avec en dessert une délicieuse tarte au sirop d'érable, tout pour lutter contre le froid efficacement et visiter la ville l'après midi. En résumé, c'est joli, un peu touristique mais finalement pas plus que Paris et puis la neige donne vraiment un chouette aspect.
	Sur les remparts de la Haute Ville, nous n'avons pas résisté au plaisir d'une "glissade" en luge sur d'immenses toboggans en glace. On avait emporté des thermos de café et de chocolat chaud et c'était une riche idée parce qu'une fois de retour aux autos, on s'est bien réchauffés et requinqués.
	Le soir, nous nous sommes arrêtés dans un Motel et somme repartis de bonne heure pour découvrir les chouettes paysages offerts par les rives gelées du Saint Laurent. La météo est franchement affreuse et il faut s'approcher vraiment au bord pour voir l'eau ! Ce qui est impressionnant je trouve, ce sont les mouvement induits sur la couche de glace par les vagues ! Du coup, les blocs de glace en surface sont tout cassés mais incroyablement compacts.

	Comme on s'est ramassé une vraie tempête de neige, nous ne sommes arrivés au campement du Parc de la Gaspésie qu'assez tard. On aurait du voir des éoliennes sur le bord de la route mais on ne voyait pas le bord de la route... Malgré ça, il fait assez chaud pour l'époque et pour la région, ce qui est un peu inquiétant pour les conditions de neige et la possibilité de faire les ballades en raquette ou en ski de randonnée prévues
	Finalement, nous avons un chalet pour nous tout seul, et ne somme pas dispatchés dans deux chalets comme c'était prévu au départ. En fait, il n'y a pas grand monde, et la plupart des Québécois ont visiblement annulé leurs séjours à cause du manque de neige. Renseignements pris, il a quand même neigé suffisamment pour se faire de chouettes randonnées en raquette, mais pas assez pour le ski de rando.
	En particulier, on a fait une excellente randonnée en raquette tous ensembles, même Claire enceinte de 4 mois qui a été brillante. Au programme, quelques épisodes épiques comme le passage d'un torrent sur un tronc d'arbre puisque le pont espéré n'existait pas... un pique-nique au sommet dans le froid, la poursuite des traces et des crottes de caribous... Au final, quelques bonnes ampoules, plein de belles images en tête, et un solide appétit pour attaquer le réveillon de Noël.

	Eh oui, on a passé le réveillon là-bas, et même que le père noël nous a oublié tellement c'est paumé. Enfin je suppose que c'est à cause de ça car nous avions tous été très sages. Du coup, on s'est vengé sur moult victuailles qui avaient échappées aux contrôles douaniers...
	Sinon, les soirées ont été animés par de mémorables et endiablées parties de Jungle Speed ! En général, ça ne durait pas trop longtemps parce qu'on était quand même fatigués !


	Après ça, il a fallu songer à rentrer... avec heureusement une étape festive puisque sur le chemin du retour, il est prévu qu'on s'arrête pour faire une après midi de traîneau à chien. Vinz avait réservé ça avec chien nomades qui est un petit "chenil" familial situé à Shannon près de Québec. La météo est beaucoup plus clémente, il fait très beau (un peu froid) et ça change vraiment la physionomie du paysage.


	Le soir, nous avons dormis dans un "lit et couette" (traduction locale de bed & breakfast) où la discussion a été mémorable car la dame qui tenait ça nous a harcelé de questions. Elle voulais absolument savoir qui étaient les couples, et trouvait que le parc Lafontaine c'était mieux avant... Bref, une belle caricature... mais entre nous on a bien rit !
	Le matin, on s'est promenés autour de Shannon, on a fait quelques jolis anges dans la neige fraîche et puis on s'est rendu chez chiens nomades pour notre baptême de traîneau.

	Chez chiens nomades, il n'y a "que" 30 chiens là où des véritables écuries de course entraînent jusqu'à 300 chiens en vue de compétitions. Ça doit être une autre ambiance et un peu l'usine à touristes... là l'ambiance familiale était très agréable, nous avons déjeuné sur place et c'était encore bon à en mourir.
	Jean-François et Julie nous ont briffé sur la conduite du traîneau. Claire préfère ne pas tenter la conduite d'un traîneau en solo et partagera le sien avec notre guide.
	Dès qu'ils sortent les traîneaux du garage, c'est le délire parmi les chiens qui se mettent à gueuler pour aller courir et être de la fête !
	Ceux qui avaient déjà joué le matin sont restés à se reposer malgré leur envie furieuse d'aller se dégourdir les pattes.
	Une fois harnachés, mieux vaux avoir le pied sur le frein parce que c'est un peu comme une auto dont l'accélérateur serait resté bloqué, les chiens courent presque sur place. Dans les dessins animés, ça ferait un trou dans la neige mais c'est à peine une caricature !
	D'habitude, je ne suis pas un grand fana des chiens, mais il faut avouer que ceux là ont une autre classe que les labradors du XVI ème et les caniches à sa mémé... Ils sentent le chien mouillé, mais même pas désagréable...
	Les tout premiers mètres du parcours sont assez techniques, surtout qu'à part pour Vinz, c'est une première. Nous avons toutefois été brillants. Pas une chute, et Jean François est confiant pour nous emmener faire une chouette balade sur une tourbière gelée et enneigée.
	Les chiens trouvent leur rythme de croisière, nous apprenons à les aider en poussant dans les montées, on a fait une petite pause "chocolat chaud" pendant laquelle on a appris pas mal de choses. En tout cas pour moi c'étaient des nouveautés.
	En fait, ces chiens se sentent bien autour de -20°C et là il faisait plutôt aux alentours de zéro. Du coup, ils avaient chaud et c'est pour ça qu'à chaque arrêt, ils se roulaient dans la neige ! Comme quoi, même la notion de froid c'est relatif !
	Évidemment, il y a eu quelques acrobaties de faites sur les traîneaux dans le dos du musher... et quelques querelles sur le plus beau toutou. Je vous laisse visiter le site pour voir la galerie, mettre un nom sur les têtes et vous faire votre opinion !
	En rentrant, nous avons passé un peu de temps pour déharnacher les chiens, ranger le matériel, voir et caresser des petits chiots qui ont à peine 4 mois. Jean-François nous a expliqué qu'ils sont en phase de socialisation et que c'est donc une bonne chose pour eux d'être au contact de gens différents. Ce qui est sûr en tout cas, c'est que lui, il aime son métier et n'a pas eu trop de mal à transmettre sa passion. Vraiment c'était une belle expérience : merci Vinz de nous avoir emmené là-bas !
	Le reste du séjour a été "plate en criss" comme ils disent là bas. Réveillon du premier de l'an avec une équipe de chefs de meilleur niveau aux fourneaux (Vinz et moi), une chouette randonnée en raquettes avec Laure et Vinz près de Montréal, quelques soirées chez Martin et Elsa qui sont des potes de Vinz bien sympas et voilà, il était déjà temps de rentrer...